Sunday, October 30, 2005

Les perroquets de Telegraph Hill

Ça ressemble à un conte pour enfants.
Il était une fois un monsieur pas bien riche, musicien de rue et gardien d'une maison enfouie dans la verdure et les arbres sur Telegraph Hill.
Il était une fois des perroquets qu'on avait amenés d'Amérique latine.
Un jour, ils se sont sauvés et se sont installés près de chez le gardien de la maison (il s'appelle Mark Bittner) parce qu'il y avait de la verdure et des arbres comme dans le pays d'où ils venaient.
Mark a regardé les oiseaux, leur a parlé, les a nourris et leur a donné des noms : Sonny, Lucia, Paco, Gibson, Mandela, sont devenus ses copains. Les perroquets se sont mariés et ont eu beaucoup d'enfants.
Un savant qui étudiait les perroquets est venu voir Mark pour apprendre tout ce qu'il savait sur les perroquets.
Et puis Mark a écrit un livre sur les perroquets de Telegraph Hill.
Et puis une cinéaste, Judith Irving, a tourné un film sur eux et ils sont tous devenus très célèbres.
(Le site donne les dates de passage du film dans les cinémas aux USA et Canada)

Wednesday, October 26, 2005

Tranche de vie en 4 actes…

ACTE I: l’adrénaline du vendredi soir
1) Seule au volant, je me suis laissé embarquer sur la file de droite sur Folsom street, celle qui oblige à tourner à droite.
2) Mon cerveau reçoit coup sur coup quatre messages de détresse très rapprochés :
- je me trouve engagée sur une bretelle qui file tout droit vers le Bay Bridge
- Il s’agit d’une ligne de car-pool (interdite aux voitures qui ne transportent pas 3 voyageurs au moins)
- un panneau précise que l’amende correspondant à l’infraction est de 271 $.
- il y a deux policiers dans le virage.

ACTE II : DPT : Department of Parking and Transportation
1) La rumeur française circule chez les Français : demander à passer en tribunal pour défendre sa cause permet souvent une remise partielle de peine. Forte de ma bonne foi au moment de l’erreur, je me rends au DPT .
2) Après une heure de queue, un employé charmant juge ma demande recevable, me fixe une date de comparution qui ne pourra être changée et me propose un interprète pour la comparution. Non merci. Il finit en disant à la cantonade " Vive la France ! ". Personne ne bronche.

ACTE III : Trois mois plus tard chambre A du tribunal.
1) Entrée et attente dans l’antichambre de la salle d’audience pour lire les consignes affichées “On ne mange pas, on ne boit pas, on ne parle pas, on ne dort pas, on ne lit pas, on ne mange pas de chewing gum dans la salle d’audience”.
2) Dans la salle d’audience, tous les présents, une cinquantaine, jurent collectivement (juge et assistante compris), main droite levée, face au drapeau, de dire la vérité etc..
3) Seule devant le juge, à la barre, il faut répondre à la délicate question : "Plaidez vous coupable ou non coupable? "
Sans dire ni oui ni non, je raconte mes malheurs dans un anglais qui se veut lent, difficile: pas vu, pas compris. Les Bidochon au tribunal.
La juge est hilare, j’ai gagné.
— Je vous ramène l’ amende à 136$. Vous avez un peu de temps libre?
— ???
— Je vous donne la possibilité de remplacer l’amende par 14 heures de travaux d’intérêt public proposés par le projet 20.
Couplet final gentiment paternaliste avant que je quitte la barre :
— Mais rappelez-vous, les car-pool lane, ça n’existe pas en Europe, mais c’est ici que vous conduisez... Bonne fin d’après-midi.

ACTE IV : au projet 20 dans le quart d’heure qui suit.
Je remplis les formulaires où je dois préciser s’il s’agit d’une mise à l’épreuve avant la prison (délinquants primaires), de réinsertion à la sortie de prison ou d’une amende de circulation.
Le travailleur social a le physique de l’emploi : noir, mal rasé, cheveux grisonnants, une veste de cuir fatiguée, la voix et le sourire chaleureux : il me demande mes points forts.
Il tape sur son ordi “french, education”, la machine crache “société de bienfaisance française”.
Je dispose de trois mois pour y faire ces quatorze heures de service bénévole.
Le travail consistera en des recherches sur des sites français sur Internet.

Monday, October 24, 2005

Rosie the Riveter

Visite au nord de la baie de San Francisco du Memorial Rosie the Riveter. De la taille d’un bateau, il a été réalisé à l’emplacement même du chantier naval n°2 où Rosie posait les rivets pour la construction des liberty-ships qui allaient participer au débarquement en Normandie en 1944.

C’est là que cette image si connue, énergique et un peu vulgaire, à mi-chemin entre Popeye et le bras d’honneur, a pris tout son sens : il s’agit bien de Rosie-the-riveter, le symbole de ces 18 millions de femmes américaines qui ont remplacé les hommes dans les industries lourdes au cours de la seconde guerre mondiale.

Au bout du Memorial, au milieu des nombreux témoignages sur la vie de ces femmes, une citation : « Toute modestie mise à part, vous pouvez dire à vos enfants que sans nous, sans les femmes, il n’y aurait pas eu de printemps en 1945 ». Les Rosies, des grandes figures du féminisme américain.

Friday, October 21, 2005

Règlement de copropriété aux Pacific Heights Towers

Le règlement de ce bel immeuble de seize étages au sommet de Pacific Heights a été révisé.
" Art. 1 Chevaux, vaches, chèvres, moutons, lapins, reptiles, pigeons, faisans, volaille ne sont pas tolérés à Pacific Heights Tower. Seuls seront tolérés les chats, chiens et autres animaux domestiques traditionnels à condition que l’élevage et la reproduction de ces animaux ne soient pas faits à des fins commerciales ou en quantités déraisonnables ".
La nouvelle version a été affichée dans l’ascenseur ; personne n’a sourcillé.
Nul doute pourtant que les chevaux, les vaches, les chèvres, les moutons, les lapins, les reptiles, les faisans, les volailles auraient , eux aussi, apprécié la vue !

Thursday, October 20, 2005

Clarion


Avez-vous déjà vu un xylophone dont les lames sont des clés à mollette et les caisses de résonance des siphons de lavabo? Il est en vente à Clarion, en plein cœur de Chinatown .
Très San Franciscain, non? En fait l'intérêt que suscite cette boutique va bien au-delà; elle s’autodécerne non sans raison le titre de « caverne d’Ali Baba de la musique pour les instruments beaux et originaux » et la beauté de certains instruments et l'originalité des concerts qu'elle organise vont bien au-delà du caractère insolite du xylophone.

816 Sacramento St. , entre Grant et Stockton.

Tuesday, October 18, 2005

San Francisco, une île politique?


Sauf regain lié à l’affaire Mérimée, la nouvelle vague de French-bashing signalée par Superfrenchie, Miquelon ou Christophe Caron semble venir se briser sur les collines de San Francisco.Tout au plus quelques produits français se sont-ils un peu raréfiés dans les supermarchés locaux. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas suivre le débat Superfrenchie vs O’Reilly mercredi soir.

Déjà, lors de la grande vague de francophobie en 2003 , San Francisco avait été à peine touchée : certes, il y avait bien eu la petite démonstration au sein de la grande course de Bay to breakers (photo ci- dessus, prise le 18 mai 03) et quelques boycotts de courte durée de produits alimentaires français, mais ils étaient largement compensés par des attitudes ouvertement francophiles au jour le jour.

« San Francisco, île politique ». C’était les titres des journaux lors de l’élection de Schwarzie comme gouverneur : seule, San Francisco avait voté contre lui. Ça semble se confirmer !

Monday, October 17, 2005

Le Bay bridge


17 octobre: date anniversaire du tremblement de terre de 1989.

Ce fut un jour de gloire pour le Bay bridge qui, jaloux du Golden Gate Bridge et pour faire son intéressant, s’est effondré : alors, enfin, on l’a vu et revu sur toutes les télés du monde.

Ce soir là, Linda qui a donné sa voiture à réparer le matin, rentre en car vers East Bay au moment de la secousse:

Le car s'arrête sur le pont rompu et attend.
Dialogue:
- Linda : « Qu'est ce que vous attendez pour faire demi-tour?

- Le chauffeur : Madame, ce pont est à sens unique.

- Linda : Alors laissez-moi descendre.

- Le chauffeur : Madame, ce pont est interdit aux piétons.

- Linda : Si vous ne m'ouvrez pas, je vous colle un procès ».

La porte s'ouvre.

Friday, October 14, 2005

Et les tremblements de terre?

Tous les expats’ de Californie vous le diront. Quand ils sont venus s’installer ici, plus ou moins directement , on leur a posé dix fois la question avant leur départ de France:
—Tu n’as pas peur des tremblements de terre ?
Une fois installés, la réponse est clairement non.
Certes, il y a bien quelques angoissés , ceux qui se couchent tous les soirs avec des gants épais et des chaussures à semelles épaisses au pied de leur lit (pour quand les vitres seront tombées), un gros ruban adhésif (pour consolider les vitres pas tout à fait tombées) une lampe de poche (pour quand le courant sera coupé), des grands sacs plastique avec les liens pour mettre sur leurs toilettes (pour quand le réseau d’égout sera inutilisable) avec dans leurs placards des litres d’eau minérale + la réserve de la chasse d’eau (pour quand il n’y aura plus d’eau potable), des biscuits et des boîtes de conserve à ouvrir sans ouvre-boîtes etc… Ils renouvellent le tout le jour de leur anniversaire ou du passage à l’heure d’été, comme conseillé dans les première pages de l’annuaire.
Il y a même ceux qui ont dans les " favoris " de leur ordinateur le site qui permet de connaître heure par heure l’état sismique de la région ( un peu comme les New-Yorkais et le blog qui bug qui regardent la carte du trafic en ville).
Mais ils représentent une infime minorité. Pour les autres, le problème ne semble pas exister, même si la plupart ont dans leurs placards quelques stocks de gâteaux, de l’eau, des lampes de poche… Juste au cas où…
Pourtant, pour casser l’ambiance d’un dîner, un très beau soir d’ été (si, si , il y a des soirs d’été chauds et sans brouillard), il suffit de dire: " Ah ! il fait très chaud ce soir, un vrai temps de tremblement de terre…. "
Il avait fait anormalement chaud la veille et le jour du tremblement de terre de 89. Et, incontestablement, c’est resté dans la mémoire collective.

Thursday, October 13, 2005

Le Golden Gate Bridge


San Francisco a une image de marque : le Golden Gate Bridge.
C’est toujours le chouchou des touristes, ils en ont rêvé.

Ils se l’approprient, le parcourent à pied, transis et radieux, le mythe est devenu réalité.

Ils l’appellent familièrement le Golden Gate, sans savoir qu’ils confondent le pont et ce qu’il enjambe.
Les « résidents » eux savent : ils ont pris leur petite laine, et malgré le temps qui passe, leur ravissement reste intact, de près comme de loin, de jour comme de nuit..


Et le jour de l'éclipse de lune, c'est le nirvana...


Wednesday, October 12, 2005

Bientôt Halloween

Autour d’Half Moon Bay, au Sud de San Francisco, les champs sont couverts de potirons.
Le spectacle en bord d’océan est superbe.
Question : sachant qu'un potiron de plusieurs kg se vendra 20 cents (0,15 euros) la livre au supermarché en ville, combien le Mexicain clandestin qui l’a cultivé est-il payé de l'heure pour préparer le terrain, semer, arroser, récolter et charger la récolte dans son camion pour l'amener au supermarché?

Tuesday, October 11, 2005

Ils sont fous , ces San Franciscains !

Quelques titres de presse ces derniers jours :

- Big brother sans fil à San Francisco (Libération) où il est question de couvrir la ville d’un réseau internet sans fil.

- On a skié sur neige et sous un beau soleil sur Fillmore Street , une des rues qui plongent vers la baie, ce qui a permis au Chronicle de présenter des photos superbes et insolites d'acrobaties sur fond de baie

- Un gamin de 9 ans nage d’Alcatraz à la ville (2km) pour lever de l’argent pour les victimes de Katrina…

Et c’est plutôt une semaine « bas de gamme »…

Quand on arrive à San Francisco, les premiers contacts avec les « locaux » comme on dit ici sont souvent un rien agaçants. A propos de tout et de n’importe quoi, ils commentent l’œil pétillant et fier : «Only in San Francisco » . Après un certain temps ici, on se surprend à penser , puis - ô horreur - à dire « oui, seulement à San Francisco » . Et finalement à l’écrire !

C’est grave, docteur ?

Monday, October 10, 2005

Joan Baez


C'est une tranche d'histoire... Il y a quarante ans, elle était déjà à la pointe des combats pour les Civil rights
chantant avec
Bob Dylan avec des airs de grande fille un peu gauche, mais c’est son engagement contre la guerre au Vietnam qui a fait d’elle un monstre sacré. Ici, nous l’avons vue en tête de toutes les manifestations anti-guerre en Irak, elle chantait il y a trois mois au théâtre Zanzanni , elle dansait à l’inauguration des nouveaux locaux de George Lucas..... Elle participait le mois dernier au festival Blue grass. Une constante de la vie de la ville. A 64 ans elle est repartie en tournée...



Sunday, October 09, 2005

The Cake Gallery


Sur la 9è, près de Folsom st., une pâtisserie s’est spécialisée dans les gâteauxà la commande. Plusieurs press-books aident au choix: séries classiques pour les baptêmes, pour les mariages, série à thèmes : fleurs, moto, etc.. Dialogue dans la boutique :
- "Je voudrais un gâteau pour l’anniversaire d’une dame de 60 ans, quelque chose d’un peu original.
- Offrez-lui un pénis. Ça sortira sans doute de son ordinaire…"

En fait, la grande spécialité de la maison, c’est le gâteau porno, série X, pour adultes seulement, en forme de sexe, masculin ou féminin, de seins pigeonnants en crème au beurre sur un balcon pailleté …La diversité est sans fin…

Friday, October 07, 2005

Point de vue


En réponse à la remarque de "accroc de San Francisco" voici le point de vue des fenêtres de Geneline. Nous ne souhaitons pas inonder le blog de photos de la ville, ce n'est pas son propos, mais nous en mettrons toutes les fois où c'est possible, ne serait-ce que sous forme de liens. Promis.

Thursday, October 06, 2005

Les escaliers de Lyon

Une amie italienne me téléphone:
- " Tou as déjà fé lés escaliers de Lyon ?

- Non
- Démain, jé t’emmène. Tou verrrrrras, en plous de ça, c’é trrrrrès zoli.
- OK”.

En plous que quoi ? Je ne savais pas encore.

Le lendemain, à l’arrivée chez elle :
- (déçue) “Tou n’as pas prrrris tes brrrrrrrracelets de plomb ?
- Pourquoi faire ?
- (éclat de rire), pas pour les zévilles, bien sour,
pourrrr les mains ! Moi, jé prends seulement oune livrrrrrre, il y a longtemps que jé né pas fé”.

Elle gare son 4X4 sur Broadway et nous arrivons aux escaliers de Lyon : trois volées d’escaliers qui plongent très raides sur la baie.

En haut, un grand efflanqué tout rouge fait des étirements, un autre des pompes.
L'escalier est séparé en deux par une rampe. On monte à gauche et on descend à droite, les plus lents sont les plus près de la rampe.
" On ", c”est une armée d'accros nantis d’une montre chrono et/ou d’un ipod, et/ou de bracelets de plomb ou d’haltères aux mains, et/ou d’un cardiomètre. Pour le rythme, toutes les variantes, on
marche , on court, on saute parfois de côté ou deux marches à la fois, sans le moindre regard aux autres.
Collée à la rampe, je suis descendue trois fois et montée trois fois (eh ! on a sa petite fierté). Trois jours après, les courbatures étaient encore là !


Wednesday, October 05, 2005

Chicago pendant la prohibition ?

Non, des promeneurs sur la skyline le 14 juillet dernier…

Monday, October 03, 2005

Ego-plaques

Ici, on peut, moyennant un petit sou supplémentaire tous les ans, choisir l’immatriculation de sa voiture…. Les Américains ont un faible pour les rébus (T 4 2 qu’il faut lire tea for two, ou ITS4U = it ‘s for you) et pour les déclarations d’amour, X aime Y (très romantique, le Department of motor vehicles accepte le cœur parmi les caractères de la plaque). Les Français eux font parfois un clin d’œil à leur langue maternelle (Beloto, Tonton, Mirza) et flattent souvent leur ego (Cacique, Premier...) .