Tuesday, March 29, 2011

Témoignage d'une famille homoparentale à San Francisco

Liz et Peggy sont les mamans de Michael, 17 ans. Elles vivent ensemble depuis 1983 et se sont mariées en 2008 . Au moment où Gavin Newsom avait autorisé le mariage des couples de même sexe juste après son élection de maire en février 2004, Liz et Peggy avaient préféré s'inscrire plutôt que de faire la queue pendant des heures autour du block du City Hall sous la pluie. Avant que leur date de leur rendez-vous soit atteinte, la cour de Californie avait interdit les mariages homosexuels, interdiction reconnue ensuite comme discriminatoire et contraire à la constitution californienne. Elles ont profité du deuxième créneau en 2008 avant la nouvelle suspension .
Leur mariage reste légal, au moins en Californie. Elles ont tous les avantages sociaux et impositions des gens mariés à l'échelle de l'état, mais pas les avantages et impôts fédéraux. Elles ne savent pas trop ce qui se passerait si elles décidaient d'aller dans un autre état américain... ce qu'elles n'envisagent absolument pas !
Michael est le fils biologique de Liz, mais Peggy a pu adopter le garçon (ce qui n'a été ni automatique ni même simple ) et elles sont donc parents à part égale ( son certificat de naissance ne porte pas la mention" père et mère", mais "parents").
Au cours des dernières années, elles ont senti une évolution nette sur l'acceptation de leur type de famille. Au cours des premières années de Michael , les écoles ne posaient pas de question "don't ask don't tell", maintenant les choses sont plus ouvertes, au moins dans l'école qu'elles ont choisie.
Elles insistent pourtant sur le fait que San Francisco est une "bulle" particulièrement tolérante, (même s'il y a encore de temps à autre quelques attitudes hideuses) : elles n'auraient pas voulu que Michael grandisse ailleurs, pas même dans certains coins tout proches de East Bay.
Mais Liz conclut de façon optimiste : "Il a fallu 130 ans pour que les femmes acquièrent le droit de vote dans ce pays et à l'échelle de ma vie, il y a de tels changements sur l'acceptation de nos familles, qui gagnent la Californie et progressivement l'ensemble du pays que nous sommes, je pense, sur la bonne voie".

Monday, March 21, 2011

La philanthropie à San Francisco

Vous avez sans doute vu à l'entrée de chaque grande organisation culturelle (musées, Opéra, Symphony etc...) la liste des donateurs qui ont permis leur réalisation et/ ou leur fonctionnement. L'importance de la philanthropie est énorme pour la ville.
Pour le film, nous avons eu la chance d'interviewer sur ce point Bernard Osher, dit "the quiet philanthropist" qui figure, directement ou par l'intermédiaire de sa fondation Barbro Osher, parmi les plus généreux donateurs de tout le pays.

Pour lui, la philanthropie à San Francisco remonte à la ruée vers l'or, à une époque où aucun argent public n'était disponible et où les immigrants d'Europe ou d'Asie avaient des souhaits de culture.
Nous avions choisi de le filmer dans le jardin du musée de Young, né grâce à la Fondation Osher, (ce dont il s'est bien gardé de parler compte tenu de sa légendaire discrétion). Le musée, reconstruit après le tremblement de terre de 1989 a coûté 200 millions de $. A deux reprises, la ville avait mis au vote des citoyens la souscription d'un emprunt pour cette construction, deux fois la proposition a été rejetée. Son financement a donc été uniquement privé.

L'argent provient essentiellement de vieilles familles san franciscaines et très peu de la Silicon Valley qui n'a pas encore tellement cette culture et quand elle apporte de l'argent, elle le fait surtout dans la péninsule.
Cette philanthropie san franciscaine bénéficie aussi bien aux musées (pour lesquels on a pu faire venir de grands architectes (comme Botta pour le MOMA, et Herzog et de Meuron pour le de Young par exemple), qu'au Symphony et à l'Opera, aux universités prestigieuses comme Stanford , Berkeley, UCSF (et ses deux prix Nobel récents) , aux hôpitaux, à l'éducation de communautés peu favorisées etc...
Une dimension toujours surprenante pour des Français.


Thursday, March 10, 2011

And the winner is....

Si vous en avez assez du burger si vous êtes de ce côté de l'Atlantique, ou du jambon-beurre si vous êtes de l'autre, voici une superbe recette de sandwich ; de surcroît il peut vous permettre aussi d'écouler des restes d'un repas dominical trop copieux, et tout particulièrement celui de Pâques.

Easter Monday Sandwich
Servings: 2

Ingredients:
1 medium-sized red pepper (or 4 jarred piquillo peppers from Spain)
4 slices extra sour light rye bread with cumin seeds Wiedemeyer brand if available)
1 garlic clove
Mayonnaise
Leftover leg of lamb - cold
Sheep milk feta
4 sprigs fresh oregano
Pepper mill

Directions:
1. Prepare ingredients:
- Broil all sides of red pepper until charred. Set aside in paper bag until cool.
- Carve pink part of leg of lamb to make 8-12 small thin slices, set aside.
- Peel and seed bell pepper - Cut into 8 to 12 wide strips, set aside.
- Rinse and pat dry oregano sprigs, peel garlic clove, set aside.
- Cut 4 to 6 slices of feta, set aside.

2. Assemble sandwiches:
- Toast bread slices until golden.
- Rub garlic clove lightly on inside sides, spread mayo on same sides.
- Layer lamb, red pepper and feta.
- Place oregano sprigs on top (If stems are woody, only use leaves.)
- Give a few grinds of fresh black pepper
- Cover with other bread slices, press gently with your hands to bind everything together. Cut each sandwich in half.

Pourquoi cette recette sur le blog de Geneline? Parce qu'elle a été parmi 800 concurrents, la gagnante du concours du meilleur sandwich organisé par la Southwest airlines. La lauréate, Catherine Martineau, est française et habite la baie depuis bien des années.
Alors Cocorico! Only in San Francisco! Je ne pouvais tout de même pas vous laisser passer à côté à un mois de Pâques!
PS: Catherine est aussi Executive Director de Canopy, une organisation à but non lucratif cousine de la FUF de San Francisco. Faites un tour sur leur site. L'organisation est de la même qualité... que le sandwich!

Wednesday, March 02, 2011

Howl, le film

Un fameux pari que ce film sur le grand poème d'Allen Ginsberg (1955) et seulement sur lui. Je n'en connaissais que les premières lignes:
"I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked,
dragging themselves through the negro streets at dawn..."
et sa réputation : présentation publique de l'homosexualité (interdite à l'époque, rappelons-le) de l'auteur, de la drogue, des modes de vie et des idées de la contre-culture de la beat generation,
Et le film a comblé bien des lacunes.
Il commence par la première lecture du texte par son auteur, en privé, en 1955 à San Francisco, mais il combine élégamment des séquences d'un dessin animé surréaliste soutenues par le texte du poème , et celles du procès de 1957 pour "obscénité " fait à Ferlenghetti, son éditeur (toujours propriétaire de la librairie City lights bookstore sur Columbus). Le livre avait été interdit, les exemplaires imprimés en Europe détruits ; l'interdiction fut finalement levée.
Poème dédié à Carl Salomon que Ginsberg a connu et aimé à Rockland, un hôpital psychiatrique où il avait fait un bref séjour, il apporte avec force toutes les idées de la contre-culture, en particulier son hostilité violente à la civilisation désastreuse dans laquelle nous vivons qu'il symbolise par le nom de Moloch (cliquez pour en voir un extrait avec son illustration dans le film).
Le film était prévu en France pour janvier. Sa sortie ne devrait pas tarder. Pas sûre qu'il attire les foules. Ne le ratez pas.