Friday, November 29, 2013

Inquiète...

J'ai toujours beaucoup aimé Thanksgiving, cette fête qui amène un climat si particulier dans la ville, avant et pendant, où des déplacements se font dans tout le pays pour rejoindre la famille éloignée, et où nos amis américains se sont toujours assurés que nous n'étions pas seuls pour ce jour particulier.  
Fête non commerciale, sans cadeau, où autour de la dinde, chacun remercie publiquement qui doit être remercié: les enfants remercient les parents de leur avoir payé leurs (chères) études, les juifs remercient le pays qui les a accueillis aux heures noires du nazisme, les malades remercient ceux qui les ont soignés, bien sûr les invités remercient leurs hôtes... Tout en sachant bien que c'est une fête de Caucasiens dont les ancêtres ont été aidés par les Natives et que les autres minorités ne se sentent pas forcément  concernés par cette fête de de Gringos, j'ai toujours été émue par Thanksgiving.
Et puis le lendemain, j'attends amusée  le  Black Friday, ce jour où la société de consommation reprend ses droits avec un effet de rebond grâce à des promotions annoncées depuis des semaines, où avant l'ouverture des queues se forment devant les grands magasins et où on court vers les objets convoités, repérés à l'avance, avec parfois quelques pugilats.
L'année dernière, une petite faille s'était déjà ouverte avec une enseigne qui avait ouvert le soir de Thanksgiving. Et cette année, le phénomène s'est accentué, plusieurs chaînes s'y sont mises, non plus à 20 heures, mais à 18... peut-être pour compenser les ventes en ligne qui ont elles aussi leurs promotions. Le commercial a créé une brèche.
Je n'ai pas envie d'imaginer la dégustation de la dinde, des brocolis et de la purée, et de la tarte au potiron bousculée par l'idée des "affaires à faire". J'essaie de me dire que ce Black Friday permet aux personnes non concernées par Thanksgiving de profiter de leur jour de congé à leur façon.
Mais tout de même, j'ai peur que le phénomène s'étende d'année en année et atteigne le cœur de cette fête si particulière.

Sunday, November 24, 2013

La Free Clinic et le Dr David E. Smith

Peut-être  avez-vous pensé comme moi pendant longtemps que la Free Clinic de Haight Ashbury devait son nom au fait qu'elle était gratuite. Revoyez vos idées avec  le Dr David Smith, son fondateur, que nous avons eu la chance de rencontrer.


Il habitait déjà  ici dans le quartier de Haight Ashbury quand il faisait ses études au UC Medical Center juste au dessus et à la Medical school où il a étudié les effets des drogues sur l’esprit…Il était devenu un expert local en drogues, alcool  et addiction. 

Les  hippies sont venus s’installer sur Haight Ashbury en grand nombre et beaucoup de jeunes s'y sont regroupés pendant l'été 1967 déclaré le " summer of love ». Beaucoup consommaient différentes drogues, entre autres du LSD . C'éait au moment de l' apparition de la contreculture psychédélique, au moment aussi pour l’ensemble du pays de la guerre du Vietnam, de la lutte pur les Civil Rights

Ayant grandi en  Californie, avec des  grands-parents étaient ouvriers agricoles en Californie après la grande dépression dans les années 30, c'est au Mississipi qu'il avait  découvert la ségrégation, les blancs d'un côté, les noirs de l'autre. A San Francisco, c'était la ségrégation vis a vis des hippies :  les habitants disaient, "nous ne voulons pas de hippies, nous ne voulons pas leur apporter des soins médicaux, il faut qu'ils partent ".
C'est dans ce contexte qu'il a fait en sorte que  les soins médicaux deviennent  un droit et non un privilège, pensant qu’il fallait les soigner, que l’addiction est une maladie.
Le terme de Free Clinic est née de cette philosophie psychédélique de  la contre culture : on ne peut pas refuser les soins à des gens sous prétexte que vous n’aimez pas leur philosophie, leurs aspects, leur couleur de peau, d’où le terme de la Free Clinic, avec le terme free au sens philosophique du terme, venant d’une part de cette culture psychédélique de la liberté, d’autre part par le discours de Martin Luther King « I feel free ».
La Free Clinic a commencé comme une opération de bénévoles  sur Haight Ashbury avec de jeunes bénévoles venant de UC Medical center, financé par le rock and roll grâce à Bill Graham (qui a lancé les concerts sur Fillmore).  De  grands concerts ont eu lieu sur le Kezar stadium.  Les Grateful Dead , Joan Baez, George Morrisson, Carlos Santana et bien d'autres ont chanté pour la Free Clinic. 
Après le retour des Vétérans de la guerre du Vietnam, dans les années 70, la politique du gouvernement a changé : la Free Clinic a reçu des subventions et le mouvement de la Free Clinic s’est étendu sur l’ensemble du pays.
La conséquence a été la fusion de la Free Clinic avec d'autres programmes comme la Walden.house, tous nés ici. Un grand progrès est qu'on s'intéresse aux délinquants qui jusqu’à maintenant étaient tenus à l’écart de ces traitements. 
C'est maintenant la plus grande communauté privée "non profit" de lutte contre l’addiction en Californie. Malgré sa taille et les moyens accrus, l'esprit est résté le même.  
Symbole de la réusttite : à la tête de  cet énorme enemble se trouve Vitka Eizen , une ancienne héroïnomane que nous avons désintoxiquée pendant les année 80 à la Walden House, elle est ensuite allée à Harvard avant de revenir ici.
Pour le Docteur Smith," la Free clinic  fait partie de l’ADN de San Francisco" et  tout le monde ici est maintenant couvert par une assurance médicale.
Il est resté à Haight Ashbury : c’est sa maison, il travaille ici, il vit ici où il connaît  tout le monde". Une  Haight Ashbury historical Society a été créée  tellement l’histoire est riche ici. Il y a eu des aspects très positifs, d'autres très négatifs, et il convient d'éviter toute forme de récupération....


Wednesday, November 20, 2013

Petit changement de cap

Quand j'ai commencé ce blog il y a... bien longtemps, c'était à cause d'une —petite—exaspération née de la rencontre de nombreuses personnes qui certes étaient venues à San Francisco et avaient été séduites, mais qui pour la plupart croyaient connaître la ville quand ils avaient "fait" le Golden Gate Bridge, Alcatraz, le Fisherman's Wharf et Chinatown...
D'où une forte envie de leur montrer que SF , c'était bien autre chose.
Depuis, au fil des ans et malgré le plaisir que j'y prenais, il  a fallu reconnaître que j'avais montré la quasi-totalité de ce que je voulais aborder et surtout était apparu "Lost in San Francisco" et son Facebook dont la richesse est un apport considérable pour qui aime la ville, résident ou non.
Ce qui, ces derniers temps, m' a poussée à continuer, ce sont les rencontres tout à fait étonnantes pour certaines que nous avons faites pour le film axé sur SF et ses habitants. Je vous en ai déjà présentées  quelques unes et c'est maintenant dans cette direction que le blog sera réorienté. Il l'était en fait déjà depuis plusieurs mois !
J'espère que ces rencontres vous permettront à vous aussi de sentir une autre dimension de la ville.