Thursday, March 30, 2006

Les phoques du Pier 39

Ils sont bruyants, ils sont nombreux, ils sentent mauvais… Mais quelles vedettes, les phoques du Pier 39 ! D’ailleurs on les appelle les sea-lebrities et une camera permet de les voir en live dans le monde entier.
Grand succès auprès des touristes qui se reposent, avachis sur la balustrade, en les regardant batifoler, chahuter comme des gosses en se poussant à l’eau. Mais comme toutes les vedettes, ils sont capricieux et restent parfois somnolants, vautrés immobiles pendant des heures. Ils n’ont simplement pas envie!
Quelques dizaines de ces Pinnipèdes, comme on dit doctement dans les livres, sont arrivés en 1990, juste après le tremblement de terre de Loma Prieta ; bien nourris, il y a en maintenant plusieurs centaines.
Nul doute qu’ils contribuent à faire du Pier 39 l’endroit le plus visité par les touristes. Alors, pendant l’été, quand ils migrent pour la reproduction vers les Channel Islands, un petit nombre reste …pour assurer le spectacle.

Tuesday, March 28, 2006

L'heure du courrier

Le courrier est passé?
Ah oui! le courrier est passé!

Saturday, March 25, 2006

Touriste d'un jour

Il paraît qu'un blog de 100 posts sur Only in San Francisco qui ne parlerait pas d'Alcatraz, ce n'est pas envisageable. Alors, allons-y !
Pour dire quoi? D'abord qu'il m'a fallu des années pour me décider à y aller, avec une motivation du genre "ne pas mourir idiote".
Pourtant, une fois partie, le charme opère : la vue sur la baie (même si on l'a vue dix fois à partir des ferries), les réminiscences des films: Clint Eastwood encore jeune dans "Escape from Alcatraz", et plus récent, "The Rock" (pourtant pas terrible celui-là!) , l'audiotour d'ambiance bien fait, le folklore du lieu avec Al Capone et les évadés jamais retrouvés et sans doute mangés par les requins....Mais devant les cellules, reviennent à l'esprit les images très similaires de la prison de San Quentin qu'on a vues et revues au moment de l'exécution de Terry Williams (le post). On n'est plus dans le folklore : des hommes ont vécu là.Ce n'est pas le moment de réfléchir à ce genre de choses et il est plus facile d'avoir sur le bateau du retour, une petite pensée pour les accros du triathlon qu'on voit s'entraîner toute l'année dans l'eau glacée de la baie devant le musée maritime pour faire en juin Alcatraz/San Francisco à la nage avant de rouler en vélo sur 18 miles, puis d'en courir 8! ...(par ici le programme!)
Quand nous débarquons, une longue file de touristes attend pour monter sur le bateau qui continuera sa navette jusqu'au soir et je suis happée dans les remous de la foule au confluent du Pier 39 et du Fisherman's wharf ....Vite, retour à la maison!

Thursday, March 23, 2006

Le collectionneur de Pez Candy

A Burlingame sur California Drive, pas loin de la petite gare, se trouve un magasin qui ne paie pas de mine, mais a été pompeusement nommé Pez Museum.
Si vous êtes dans le coin, prenez le temps d'y passer, vous y rencontrerez un géant aux yeux bleus d'au moins 2 mètres, Gary Doss, passionné par ce petit réservoir de bonbons en forme de briquet surmonté d'une tête en plastique amovible, de la marque PEZ.
Dans la minuscule boutique, 200 modèles différents de Pez Candy sont à vendre, et pour 3 dollars, Gary vous montrera son incroyable collection de 627 pièces historiques dont les plus anciens remontent à 1920, date à laquelle ce bonbon Australien a fait son apparition aux Etats Unis.
Depuis 25 ans, le gars rassemble avec passion modèles, affiches, design différents, autographes de vedettes, un authentique fêlé !

Wednesday, March 22, 2006

Temps de cochon sur la ville

Oui on peut le dire, il fait un temps de cochon à San Francisco en ce moment, "températures en dessous des moyennes saisonnières" comme ils diraient en France, le ciel est chargé de cumulus, de stratocumulus, de cumulonimbus, et j'en passe!... l'air glacé nous provient directement d'Alaska et il pleut tous les jours.
Les anciens de la ville disent qu'ils n'ont pas vu ça depuis 25 ans, bla bla bla.... Le temps est un sujet de conversation international, numéro un dans le top des sujets!
Mais comme dans toutes les villes de bord d'océan, et particulièrement ici où la ville s'avance dans l'eau, le ciel est rarement couvert toute la journée, et cela donne des ciels contrastés, entre deux averses réfrigérantes.

Monday, March 20, 2006

La forêt urbaine de San Francisco

Ne la cherchez pas sur la carte, vous ne la trouverez pas.
Mais si vous veniez devant chez moi, vous verriez un arbre encore tout maigrichon qui porte une étiquette. Il a été planté là, comme 1500 autres en moyenne chaque année par " The Friends of the urban Forest". Cette association aide tous les riverains qui le souhaitent à planter un arbre sur le trottoir devant chez eux : obtention des permis auprès de la municipalité, matériel, coup de main de spécialistes et de bénévoles le jour de la plantation, et même l’organisation d’une party pour fêter l’événement… Après quoi, les riverains arrosent et entretiennent la petite aire dégagée pour la plantation (2m2 environ) à leur idée.Il y a la version rustique (rien que l’arbre) , la version italienne (recouverte par des briques) , la version bon chic bon genre (comme sur Pacific heights) , la version pour frustré de jardins (qui déborde de fleurs) et la plus intéressante, la version sanctuaire comme sur Haights (avec une évocation de la personne à qui l’espace est dédié, par exemple Johnny Cash).
" Les amis de la forêt urbaine ", le terme en français paraît un peu emphatique et ridicule, mais l’association qui va fêter ses 25 ans bientôt a planté 25 000 arbres, un arbre tous les dix mètres, 25 km de rues arborées... Pas mal, non ?
D’ailleurs, ces arbres, vous en avez déjà vus : devant la petite boulangerie, sur la Marina, devant le consulat de Chine et même… devant une petite maison bleue adossée à la colline!

Saturday, March 18, 2006

Le marché d'Alemany

Le marché sur Alemany bd se tient tous les samedis matins, dans le creux de la colline, au croisement de la 101 et de la 280, à l'entrée Ouest de la ville.
C'est un de mes marchés préférés sur San Francisco, peut-être parce que c'est le plus proche de nos marchés européens.
Les maraîchers du coin y vendent leurs légumes de saison, on n'y trouve pas tout n'importe quand ; en ce moment, les producteurs apportent leurs dernières pommes et leurs agrumes, leurs kiwis, de nombreuses variétés de choux et de champignons chinois, des herbes et racines.
Il n'y a plus de noix fraîches, mais il y a des dattes, plus de laitues mais des cardons et des fenouils, de moins en moins de mandarines et d'arachides fraîches, mais les premières fraises. Les prix y sont plutôt doux.
Evidemment, il y a comme partout en Amérique, l'inévitable marchand de popcorn vendu en énormes sacs, les stands de grillades /sandwiches et le vendeur de café.
Mais cet endroit a quelque chose de spécial, on y est bien, on y côtoie en toute harmonie un incroyable échantillonage de populations du monde entier, allant et venant paisiblement dans la place, vendeurs ou acheteurs.
D'habitude, il y a le traditionnel chanteur de folk avec sa guitare et ses cassettes à vendre, mais aujourd'hui c'était une petite dame très âgée, qui subjugait un public de tout petits en jouant de la scie musicale sur une vieille scie rouillée, et martelant de l'autre pied un ensemble de percussion rafistolé.

Thursday, March 16, 2006

Un archipel russe dans une mer chinoise

Clement street, c’est une rue trés longue, le lieu pour les emplettes des fines cuisinières françaises pour trouver à prix raisonnable toutes les épices et les produits d’importation au fond des immenses magasins chinois. La rue a été longtemps le cœur du quartier russe de San Francisco, mais avec l’arrivée de nouveaux immigrants d’Asie (des boat-people et des Chinois venus de Taipei et de Hong Kong, mais aussi des Indonésiens, des Coréens), elle est devenue le cœur commerçant du nouveau quartier asiatique à l’ouest de la ville.
La présence russe a laissé quelques traces dans le quartier, bien visibles comme les bulbes de l’église orthodoxe de Sainte Katherine, ou plus discrètes comme ce delicatessen européen où on trouve encore tout un assortiment de saucissons et des journaux en caractères cyrilliques.

Tuesday, March 14, 2006

The Stinking Rose

Quand on descend le long de Columbus vers le centre ville, qu'on soit touriste ou résident, on est fasciné par le choc des cultures bien connu entre la Pyramide de la Transam et la Columbus tower, couleur vert de gris, qui a survécu au tremblement de terre de 1906 et que les San Franciscains appellent familièrement l'immeuble Coppola (il était occupé il y a peu de temps encore par les bureaux de Francis Ford Coppola) .
On a donc peu de chance de remarquer au passage un restaurant un peu particulier, "The Stinking Rose " (oui, cavalièrement : la rose qui pue) qui utilise l’ail sous toutes ses formes, dans tous ses plats, y compris dans son célèbre dessert, la glace à l’ail (sur fond de glace vanille, surprenante, mais bien moins que ce qu'on pourrait imaginer...)
Cet ail vient bien sûr de Gilroy, une petite ville du Sud de San Francisco, qui s’est auto-proclamée, "la capitale mondiale de l’ail". Rien que ça!….

Sunday, March 12, 2006

Suivez la flèche

Il se fait apeller RIGO , (Ricardo Gouveia) . Cet artiste portugais fit ses études dans le coin (biographie). Son idée de génie (il lui doit sa notorieté, à mon sens, il n'a rien fait de marquant depuis) fut d'agrandir une flèche ou un mot à l'extrême, et ainsi de dramatiser l'espace, de le poétiser en changeant les règles de lecture, comme si nous réapprenions à lire, mais à l'échelle d'une ville.
Ainsi, il a réalisé "Tree" en 1995, à l'entrée de la 101 sur la 10th et Bryan, ou "Sky"(qui n'existe plus à l'heure actuelle puisqu'on a construit un immeuble devant); les derniers en dates, Birds/Cars, à l'angle de Bryan et de la 16th. Personnellement je trouve l'idée trés sympa, mais on se lasse vite : le gars doit bien gagner sa vie avec ça mais il ne se renouvelle guère. Si vous avez d'autres lieux à lui suggérer pour ses flèches, écrivez lui!

Friday, March 10, 2006

Les Chroniques de San Francisco

Etes-vous barbaryphiles ? En d’autres termes, êtes vous un fan des livres d‘Armistead Maupin , la série des Chroniques de San Francisco qui se déroulent au 28 Barbary Lane?
Des 6 tomes de la série, les cinq premiers sont parus sous forme d’une rubrique quotidienne dans le Chronicle à partir de 1976 avant leur publication sous forme de livres. On en a tiré une série télé.
Cette forme d’écriture a permis à l’auteur de faire une peinture de San Francisco au jour le jour , en ce grand moment de liberté (liberté sexuelle, mais pas seulement). D’aucuns y voient même un témoignage d’historien au cours de ces années folles jusqu'à l'apparition du SIDA.
Pour ma part, j’ai lu les "Tales of the City " en anglais à partir des années 80 (les livres ont été traduits dans une dizaine de langues et l’édition française n’a été publiée qu’en 1994 par les 'Editions du Passage du Marais "), mais je n’avais jamais réussi à visualiser ce 28 Barbary Lane, ses escaliers et la position relative des appartements. Et puis, un jour, j’ai appris que son modèle était Macondray Lane sur Russian Hill, avec ces petites maisons tout en hauteur reliées à l’arrière par des escaliers extérieurs, et là, j'ai compris.
Armistead Maupin, un des premiers auteurs à affirmer ouvertement son homosexualité, intriguait tellement qu’on a souvent considéré que son nom était un nom d’emprunt sous prétexte qu’il est l’anagramme de "is the man I dreamt up "(il est l’homme que j’ai imaginé). On ne prête qu’aux riches.

Wednesday, March 08, 2006

Défenestration

Tel est le nom de cette curieuse réalisation sur un immeuble abandonné de la 6th street, au coin de Howard, dont tous les planchers se sont effondrés lors du tremblement de terre de 1989, m'ont raconté très volontiers les gens du voisinage.
Une sorte de mural en 3D, conçu par Bian Goggin, un artiste local, et réalisé à partir d' une trentaine d'objets hétéroclites (canapé, pendule, frigidaire etc...) avec l'aide d'une centaine de bénévoles en 1997.
Certains y voient un élément de thérapie par l'art, qui pourrait se substituer à une envie violente de jeter une chaise (ou une pendule ou un frigidaire etc...) par la fenêtre....
Il se trouve dans l'une des rues les plus pauvres et les plus marginalisées de la ville. Même dans ces quartiers les plus difficiles à vivre, San Francisco sait marquer son originalité, d'aucuns diraient sa loufoquerie.

Tuesday, March 07, 2006

Les vestiges de Carville

Mon amie Carole m'a entrainée dans son quartier, Sunset District, à la découverte des vestiges des maisons de Carville, et elle m'explique son histoire.
La zone de Sunset, quartier de San Francisco qui s'étend du Golden Gate Park jusqu'au zoo n'a été véritablement urbanisée qu'en 1970, ce fut une des dernières parties de la ville à se développer. Aujourd'hui les rues sont silencieuses, parfaitement quadrillées, écrasées d'une lumière blanche, le quartier descend doucement vers la mer. Au cours des dix dernières années, la population est devenue essentiellement chinoise.Auparavant, c'était une étendue de dunes le long de la plage, les gens venaient y passer les week-end, mais la zone était connue aussi pour ses tripots et ses maisons de passes.
Dans les années 1850/60, les tramways de la ville étaient tirés par les chevaux, et lorsqu'elles installèrent les cable-cars, les compagnies se débarrassèrent des voitures. Elles furent récupérées par un gars astucieux qui les mit en vente pour 10 dollars (modèle sans siège), ou 20 dollars pièce (modèle avec sièges!).
Les gens les achetèrent pour les transformer en maisonnettes de plage , puis en maisons d'habitation. Certains assemblèrent les wagons entre eux, parfois en les empilant ou en les disposant en U, d'autres en firent des commerces, des cafés, et la petite zone le long de la plage devint un village appelé 'Carville-by-the-Sea', puis Carville.
Aujourd'hui en arpentant les rues , on peut encore, en cherchant bien, reconnaître ici ou là un bout de ces maisonnettes enfoui dans le tissu urbain, et imaginer l'époque où Sunset était une vaste étendue de dunes, non urbanisée...

Sunday, March 05, 2006

Joyaux? Fléaux?

San Francisco a deux joyaux : le Golden Gate Bridge et le Bay Bridge. Pour les San Franciscains, il existe deux fléaux : le Golden Gate Bridge qui fait payer 5 $ la vue superbe sur la ville quand on arrive par le Nord, même les jours de brouillard, et le Bay Bridge, la hantise des automobilistes aux heures de pointe, le désespoir des maîtresses de maison de East Bay qui ne peuvent plus compter sur la sacro-sainte ponctualité californienne de leurs invités.Les deux ponts s’unissent pour conférer à la ville une sorte d’insularité.
Photos Jacques Garmier (Golden Gate Brigde) et Patrix (Bay Bridge)

Wednesday, March 01, 2006

Grand vent dans les fils électriques

Grosse tempête de vent, pluie et grêle samedi et dimanche dernier, les sirènes des pompiers s'époumonaient pour couvrir le mugissement du vent. Pour ceux qui n'y étaient pas, il paraît que ça recommence cette nuit et demain!
Quand je suis arrivée ici, la première fois qu'on m'a dit : "on annonce de l'orage, tu as préparé tes bougies?" j'ai cru à une blague. Mais pas du tout. Avec une météo comme ça, beaucoup de quartiers sont privés d'electricité, on vit aux chandelles et tout le monde trouve ça normal.
D'ailleurs, quand on lève le nez sur les installations électriques dans les rues de San Francisco, on se demande pourquoi ca n'arrive pas plus souvent!..