
Comme ces dernières années, le comité français a célébré la fête nationale un peu en avance dans un bâtiment, à première vue écrasé et sans caractère, dans un quartier d’entrepôts et de petites usines dans South San francisco. Il porte sur son fronton cette mention sibylline : Euskal Etxea, et celle, plus explicite de
"Basque Cultural Center"C'est en fait le cœur d'une communauté bien vivante qu'on découvre en entrant : à gauche, un fronton couvert qui offre entraînement et matches à la pala ou au chistera, à droite le restaurant, ses piperades et autres spécialités basques. Les habitués parlent basque et l'américain—ils ont souvent oublié le français. Des stages de pelote et de langue basque sont organisés pour les enfants, des groupes de folklore et de chorale pratiquent régulièrement. Pour s'afficher comme Basques, ils portent le béret dans les grandes occasions, et mettent des autocollants basque "Euskadi" sur leurs voitures.
Car n'oubliez pas que les Basques constituent un peuple unique qui prétend venir de la nuit des temps, les Amatchis (grand mère en basque) vous le diront, ils viennent de l'Atlantide..! Beaucoup d'entre eux sont Rhesus négatif, et ont paraît-il un bout de crane plat.... leur langue n'est comparable à aucune autre dans le monde, orale essentiellement, rien que ça!
Les Basques ont voyagé dans le monde entier poussés dehors par la tradition selon laquelle l'aîné de la famille conserve la ferme familiale. La terre pyreneenne étant rude et peu généreuse, la fratrie se dispersait de par
le monde, pêcheurs ou éleveurs.
Très adaptables, ils "font souche" comme ils disent dans leur pays d'adoption dont ils apprennent la langue et lorsque leurs enfants reviennent au pays à la ferme familiale durant l'été, parlant bien mieux le basque que leurs cousins d'origine, ils sont tout déçus de ne pouvoir communiquer dans leur langue originale! (il y a aux Etats-Unis une heure d'émission télévisée en basque par jour sur scola)
Ceux de la baie descendent des émigrés venus au début du 20è siècle, essentiellement des bergers venus pour nourrir les bouches de la ruée vers l’or. Ils se sont organisés très vite en une communauté solidaire, avec une mutuelle, tant et si bien que la ligue Henri IV qui regroupe les Basques et les Béarnais de San Francisco est maintenant une association assez riche, propriétaire, entre autres, du bâtiment qui hégerge l’Alliance Française sur Bush street.