Au moment de la guerre en Irak, je vous avais déjà parlé de la City lightsbookstore la célère librairie à North Beach sur Columbus, mais en relisant son histoire j'ai réalisé comment grâce à son co-fondateur Lawrence Ferlinghetti devenu très vite l'âme de la librairie, elle avait fonctionné comme une sorte d'incubateur de start-up un peu particulières, de jeunes écrivains, qui ont donné la Beat generation.
A son ouverture en 1953, City lights s'est d'abord lancé dans la réhabilitation des paperbacks qui ne concernaient à cette époque que littérature de piètre qualité: romans photos, polars etc...Lui qui avait fait des études en France, a suivi l'exemple de Seghers et de sa collection de livres brochés Poètes d'aujourd'hui et il a entraîné l'ensemble de l'édition, y compris new yorkaise, vers la production de "paperbacks de qualité", en particulier de poésie. Dès le départ, il a affirmé sa volonté de faire de sa librairie (minuscule à l'époque )' un endroit de rencontre pour" les auteurs inventifs de la ville, les artistes et les penseurs des des années conservatrices de l'après-guerre" (rappel: on était juste à la fin de la période du Mac Carthysme)
Dès lors, des jeunes affluèrent attirés par cette ville du far-west où les choses ne se passaient pas comme ailleurs ((City lights leur servait de boîte à lettres à leur arrivée, de lieu de réunion par la suite et certains y furent, comme Kerouac, probablement hébergés, lui qui considérait San Francisco comme the "perfect city at the end of the American continent and culture"! City lights s'est affirmé clairement l'éditeur de cette Beat Generation.
Cette aide ne s'est pas limitée aux dissidents américains mais à ceux d'autres pays, en particulier les Russes.
Un des soutiens les plus évidents fut pour Allen Ginsberg lors de l'édition par Ferlinghetti de son livre Howl, où il rendait publique son homosexualité. Passé inaperçu au moment de sa parution en octobre 1955 ce petit texte valut à Ferlinghetti d'être jugé pour la publication d'écrits obscènes.
Ce qui ne l'empêcha pas de continuer à publier, en faisant parfois imprimer à l'étranger, et à vendre des écrits censurés.
City lights a souvent son "physique" pour présenter à la rue ses bannières activistes, anti-guerre, anti-censure....
Enfin, City lights a imposé en douceur une petite note de culture à proximité du quartier financier en pleine croissance : en 1988 il a obtenu de la ville que douze rues soient rebaptisées : nom d'écrivains (Kerouac, Mark Twain, Dashiell Hammet.. , de poètes, de dramaturge (Saroyan), de la danseuse Isadora Duncan , d'un sculpteur...
Un haut lieu de la résistance culturelle et politique ayant largement contribué à l'image de "San Francisco, la rebelle".
4 comments:
Bonjour,
Le premier lien en haut du post semble ne pas fonctionner.
Pierre-François
Merci! de me le signaler. C'est réparé.
Petit article très sympathique, bravo!
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