Tuesday, January 31, 2006

Herb Caen

Demain, 9ème anniversaire de la mort d'Herb Caen.
Vous ne savez sans doute pas qui c'est, et pourtant si vous aimez San Francisco, vous vous devez de connaître l'une des gloires de cette ville à la fois provinciale et capitale.
A l'ère du Spoutnik et de la génération beat, c'est lui qui a créé le mot Beatnik.
Ensuite et surtout, il fait partie de la mémoire collective de la ville. Spécial Awards du jury Pulitzer en 1996 comme étant "la voix et la conscience de San Francisco", il a fait de 1935 jusqu'à sa mort tous les matins un éditorial dans le Chronicle, le plus souvent consacré à la ville dont il était complètement accro.
Les billets de Herb Caen confortaient chaque jour les San Franciscains qu'ils vivaient dans le plus bel endroit du monde.."the never ending joy of San Francisco, of being a San Franciscan, one of the few remainding titles a man can take pride..." Aprés la démolition de la rampe du Bay Bridge ébranlée par le tremblement de terre de 1989 et que Caen détestait, la ville a donné son nom à la plus belle avenue : le Herb Caen way, qui longe la Bay du Stade des Giants au Fisherman 's Wharf.
Attendez le 3 avril 2006, je suis sûre que la ville souhaitera un 90ème anniversaire posthume à celui qui finissait toujours ses articles par trois points de suspension et que tout le monde ici appelle mister dot-dot-dot...

Sunday, January 29, 2006

Good Vibrations

Installée à l'arrière de la plupart des bus municipaux de San Francisco, la publicité de Good Vibrations sillonne les rues de la ville, dans l'indifférence générale...
Pour la Saint Valentin, ce magasin spécialiste de l'amour 'clean' a lancé un programme spécial, le Love Lab, disponible aussi sur le web.
Il y a 3 boutiques : une sur Valencia street (en face de la police station), la seconde sur Polk, la dernière à Berkeley. La large vitrine en verre dépoli du magasin évoque un laboratoire médical. A l'intérieur, des rayonnages en verres et en bois clair : c'est net et dépouillé, on se croirait dans une parapharmacie.
Sur les rayonnages, essentiellement des godemichets de tailles, formes et matériaux variés. Sur un mur, quelques accessoires cuir; au fond, une petite librairie spécialisée, devant, quelques savons de massage et des idées cadeaux.
La clientèle de ce dimanche, quelques couples, mais pour l'essentiel des femmes, s'affaire tranquillement. On prépare la Saint Valentin!

Thursday, January 26, 2006

Bullitt

C’était un de mes films préférés… jusqu’à ce que j’habite San Francisco. J’ai encore essayé de le regarder hier, mais non, vraiment non. Le meilleur du film, la course poursuite, ne peut plus être " crédible " quand elle enchaîne par exemple Filbert avec Coit tower dans le fond et Potrero Hills , avec l’espace d’un virage un retour sur Russian Hill. Sans parler de la course sur le Marina Boulvard et de ses redites pour allonger la séquence qui aurait dû finir sur le Golden Gate bridge, mais débouche sur le Guadalupe parkway à 20 miles au sud de la ville !
C’est pour moi comme découper la photo d’un être cher pour en faire un collage avec les morceaux " dans le désordre " ! Perturbant, non ?
Du coup, un petit vent de nostalgie sur la disparition totale de la série " The Streets of San Francisco ", avec Michael Douglas , avec son pantalon patte d’éléphant, en jeune flic du SFPD. C’était bien bien ringard, mais tellement fidèle à la ville !

Wednesday, January 25, 2006

Grant street dans Chinatown

La foule sur Grant, c'est une bonne mesure de l'activité touristique de la ville. Les touristes arrivent de Union Square, happés par le Tori au bas de la rue vers l'alignement des lampadaires refaits à l'identique, avec leur abat-jour rouge coiffant le fût vert, phares dans une mer de tee-shirts, d'objets de jade, de dragons sur soies et de broderies, de laquelle pointent les tourniquets de cartes postales, les dix pour 1 dollar.
J'ai toujours envie de leur dire qu'ils ne voient que le tiroir-caisse de Chinatown. Pourquoi ne pas se rendre sur Stockton st, la rue juste au dessus, pour voir le vrai Chinatown, le poissonnier avec ses carpes vivantes, les cages où caquètent les poules ébouriffées, le droguiste et sa collection de hachoirs, pour y observer les Chinoises faisant leurs courses, tournant et retournant chaque fruit, chaque filet de poisson séché (elles chinoisent quoi!) .
Pourquoi le touriste pressé qui est pour 48 heures à San Francisco au retour des grands parcs californiens préfère-il cette Chine clinquante de pacotille faite pour lui? Dommage!
Mais, comme disait ma grand-mère, on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux.

Monday, January 23, 2006

La relique du rebelle

Petit coup d'œil à la bibliothèque municipale de San Francisco aujourd'hui. J'aime beaucoup l'ambiance dans cette grande bâtisse claire. L'aspect extérieur est extrêmement classique, mais l'intérieur est plus original : tout s'organise autour d'un grand hall circulaire de 6 étages, avec un escalier hélicoïdal, escalier qui a servi plusieurs fois de décor pour des films. Les espaces ici sont larges et agréables, on y travaille, lit, écoute des cd, un peu comme chez soi.
Le premier jet du livre le plus inspiré de Kerouac,"On the road", est exposé pour 3 mois dans les entrailles du bâtiment, au premier sous-sol, sous une plaque de verre protégée par une alarme, tel une icône sacrée. Le manuscrit se présente comme un rouleau de 36 mètres de long et 25 cm de large environ, avec un aspect transparent de papyrus.... mais tapé à la machine, marqué d'empreintes de doigts et de café, déchiqueté par endroits : la relique du 20 ème siècle!
Kerouac l'aurait écrit en 1951, sous amphétamines, non stop en 20 jours. Le document aurait été acheté par l'équipe de football d'Indianapolis pour la modique somme de 2.43 millions de dollars; il est en tournée de présentation dans 18 villes des USA. Son passage à San Francisco a une signification toute particulière pour la City , capitale du mouvement Beat, mais Kerouac apprécierait-il d'être salué si raisonnablement ?!
Les photos du manuscrit proviennent du SF Chronicle.

Friday, January 20, 2006

Aide toi, le ciel t'aidera !

C'est la devise cachée du NERT le Neighborhood Emergency Response Team Training Program, un programme organisé et conduit par les pompiers de San Francisco.
Intriguée, j'ai suivi le stage. L'objectif : motiver et former des citoyens volontaires capables de réagir en cas de catastrophes massives (on pense surtout et d'abord aux tremblements de terre, mais depuis 2001....).
Le cadre : un stage de 6 séances animées par les pompiers (trois heures par semaine à chaque fois) dans une école du quartier ; une cinquantaine de stagiaires participent.
L' approche : d'abord, frapper les esprits par quelques faits chocs. Photos du tremblement de terre de 89, incendie de 1906; statistiques sur les ambulances et les hôpitaux de la ville (par exemple, on vous raconte qu'il y a en général moins d'une dizaine de lits libres pour l'ensemble des hôpitaux de la baie. 7 de ces hôpitaux sont situés sur les grandes lignes de faille de San Andreas et Hayward. Conclusion : en cas de tremblement de terre, non seulement on ne pourrait pas hospitaliser les blessés, mais il faudrait évacuer les malades des hôpitaux!) .
Effet de motivation garanti.
Les grandes lignes de la formation: l'idée fondamentale est d'abord qu'il faut être prêt et autonome en cas de catastrophe pour ne pas alourdir le problème de la collectivité. Apprendre à quitter ou ne pas quitter un lieu donné le plus sûrement possible, à participer à l'évacuation d'autres personnes sans matériel spécialisé.
On apprend ensuite les critères qui permettent de trier et d'étiqueter(oui !) les blessés pour faciliter et accélérer le travail des professionnels (peut attendre, nécessite des soins rapidement, décédé....). Pour la dernière catégorie le moniteur ajoute, compréhensif : "si vous n'arrivez pas à vous décider pour accrocher l'étiquette noire, ne faites rien, ne perdez pas de temps et passez à des cas plus évidents. Les professionnels s'en chargeront pour vous".
L'essentiel des informations théoriques est résumé dans un manuel remis aux stagiaires et disponible sur le web.
On passe ensuite à la pratique (utilisation d'extincteurs, recherche de faux blessés dans l'une des salles de classe dans l'obscurité complète, par groupe, la main sur l'épaule de celui qui précède, l'autre main battant l'air pour explorer).
Puis c'est l'examen final (avec le manuel à la main) et une séance récapitulative avec remise du casque et du blouson et l'enrôlement souhaité mais non obligatoire dans le groupe local de secours.
Et toujours en leitmotiv, le pragmatisme américain: "Connaissez vos forces et vos compétences, apprenez d'abord à vous sauver vous, ne prenez pas de risques, vous ne feriez qu'agraver le problème".
Croyez-moi, on ne sort pas indemne des six séances...
Les photos sont issues du site NERT (photo Gallery)

Thursday, January 19, 2006

Les bruits de San Francisco (2)

Only in San Francisco aussi, la corne de brume qui permet de savoir au petit matin que le brouillard a noyé LE pont en entrant dans la baie et pour ceux qui habitent l'ouest de la ville, qu'il est inutile d'ouvrir les rideaux, on ne voit pas la maison d'en face ....
(La photo du haut est de Jacques Garmier)

Monday, January 16, 2006

Martin Luther King Day

Martin Luther King Jr aurait eu 77 ans dimanche. Le Martin Luther King Day créé par Reagan en 1983 est traditionnellement l'occasion de défilés le troisième lundi de janvier dans les grandes villes américaines, et celui de San Francisco pouvait réunir des dizaines de milliers de personnes jusqu'au Bill Graham Civic Auditorium.
D'année en année, peut être à cause du vieillissement des populations qui ont connu la période terrible des "Civil Rights", certaines "marches" ont été supprimées ou déplacées dans l'année vers des jours plus cléments (ainsi Washington DC l'a placée au printemps).
Cette année San Francisco innove. Les participants sont allés à l'auditorium en bus pour rendre hommage à Rosa Parks qui, en 1955 avait refusé de céder sa place à un blanc à l'avant d'un bus à Montgomery et qui est décédée cette année.
A l'intérieur du Bill Graham Civic Auditorium, le "rally" est bien là . Toutes générations confondues, le public est au rendez-vous, le maire de San Francisco aussi. Discours et spectacles se succèdent sous la direction de Cecil Williams, le charismatique révérend de la Glide Church, l'ambiance est enthousiaste et bon enfant. L'encadrement, impressionnant, est assuré en partie par les volontaires de Glide.
Dehors, des associations politiques de tous bords qui distribuent des tracts, des caméras pour une ou deux interviews, des jeunes blacks bariolés et magnifiques qui rigolent avec insouciance devant l'entrée...
C'est un jour clair et calme d'hiver; je suis surprise de la torpeur ambiante, la ville sommeille, la journée de King s'essouffle....

Schwarzenegger persiste et signe

Le gouverneur de Californie a, cette fois encore, refusé la grâce d'un condamné à mort. Clarence Ray Allen, 76 ans, aveugle, presque sourd, dans un fauteuil roulant, sera exécuté tout à l'heure à minuit à la prison de San Quentin au nord de San Francisco.
Victime d'un arrêt cardiaque en septembre dernier, il avait été ranimé pour rejoindre le couloir de la mort où il est depuis 23 ans.
Photo ci-contre: Tract distribué cet aprés midi au Bill Graham Civic Auditorium lors du Martin Luter King Day

Saturday, January 14, 2006

Les bruits de San Francisco (1)

Bien sùr, ici comme dans toutes les villes américaines, les oreilles sont agressées par les aboiements rauques des camions de pompiers, la sirène stridente des voitures de police et les youyous des ambulances.
Mais ce qui est unique,c'est le tintinnabulement du cable-car qui passe, et le tintement de ses 2 cloches : la sérieuse dit au grip-man qu'il peut repartir aprés l'arrêt, la guillerette annonce tout à la fois l'humeur de son conducteur, et l'arrivée du cable car au croisement. Only in San Francisco.
Aprés son passage, et en attendant le suivant, il reste le zézaiement du câble tracteur dans sa goulote au milieu de la chaussée.

Friday, January 13, 2006

49 mile drive

Les San Franciscains sont tellement fiers de leur ville qu'ils ont établi et balisé un circuit qui permet de passer devant toutes les curiosités de la ville. Sauf que si vous êtes consciencieux et essayez de le suivre, vous n'aurez le temps de rien voir et vous serez seulement passés à côté de l'essentiel (ne serait ce parce qu'on ne peut JAMAIS se garer à coté de l'essentiel)

Tuesday, January 10, 2006

C'est une maison bleue

C'est une maison bleue, adossée à la colline, on y vient à pied... aïe! on commence à erafler ce mythe de San Francisco, on l'a souvent surélevée pour lui faire avaler un garage, et ceux qui vivent là n'ont pas jeté la clef : évidemment, vu le prix au m2! Pourtant elle dégage encore tellement de charme et de poésie...

Sunday, January 08, 2006

Magie noire sur Valencia street

Allons, un peu d'irrationel dans ce monde sans pitié!
Un petit coup de pouce pour réaliser vos voeux les plus secrets pour l'année 2006? La boutique Botanica Yoruba, 998 Valencia street, contient ce qu'il vous faut : amulettes de protection, poudres diverses pour jeter des sortilèges (n'hésitez pas à consulter la dame à la caisse pour les cas spéciaux), sprays pour améliorer la chance ou répandre le bonheur dans la maison, mais surtout un assortiment d'innombrables bougies de toutes les couleurs et consacrées pour toutes les situations, qui cohabitent avec des vierges et des statues exotiques. Mon préferé reste le kit pour éloigner le démon!
Yolanda et ses collègues sont adorables, on y parle espagnol, un grand respect est de mise, et il y a du monde pour acheter les grigris.

Saturday, January 07, 2006

L'interceptor

Les Français-de-France sont très impressionnés par le nombre et la diversité des pancartes qui limitent le stationnement à San Francisco ; les plus perfides sont les plus avenantes, celles qui autorisent deux heures de stationnement sans parcmètre, sans rien, gratuitement…mais sans aucune indulgence en cas de dépassement.
Comment font-" ils " pour savoir que vous êtes restés trop longtemps ?
Une seule réponse : l’interceptor ! C’est une bagnolette électrique du DPT (Department of Parking and Traffic), carrée et silencieuse qui fait tout pour être discrète malgré son mini-gyrophare, et son conducteur.
Le parfait attirail de l’interceptor est simple :
- Pour le premier round, une grande baguette :à son extrémité, une craie de couleur avec laquelle il marque sans même ralentir le pneu arrière de toute voiture en stationnement.
- Pour le second, 120 minutes plus tard, un petit ordinateur avec lequel il verbalise efficacement toutes les voitures qui présentent encore le trait de craie……
C’est simple et ça peut rapporter gros… à la ville...

Thursday, January 05, 2006

Rubrique people : Rodin

Le Musée de la Légion d'Honneur affirme posséder la plus belle collection au monde de bronzes de Rodin, premier rang que revendique aussi le musée de l'université de Stanford à 80km de là.
Le musée Rodin de Paris, lui, ne revendique rien.
La collection de la Légion d'Honneur a été offerte par Alma de Bretteville, l'épouse de Spreckels, le magnat du sucre (c'est aussi Alma qui a fait construire avec l'argent de son époux le Parthénon de l'Ouest, demeure actuelle de Danielle Steel... vous me suivez?)
Bref, Alma a passé un certain temps dans l'atelier de Rodin à Paris. Les mauvaises langues prétendent qu'elle a été la maitresse de Rodin, ce qui expliquerait l' absence d'oeuvre de Camille Claudel dans les collections offertes par Alma.
Mais cela ne nous regarde pas ...

Tuesday, January 03, 2006

Le palace of Fine Arts

Avec sa coupole dorée, sa rotonde et son lagon, il fait partie des paysages caractéristiques de la ville, passage incontournable pour les mariages asiatiques de la baie qui viennent s’y faire photographier.
L’histoire de cette bâtisse est aussi extraordinaire que celle de l'Exploratorium qu'il héberge.

Cette curieuse construction a été conçue en 1915 par Bernard Maybeck pour la « Panama Pacific international exposition », de même que le lagon dans lequel elle se reflète toujours.
L'architecte a voulu lui donner d’emblée l’allure d’une ruine classique pour montrer entre autres « la vanité des vœux de l’Homme ». Les pleureuses tournées vers l’intérieur de la coupole étaient censées arroser de leurs larmes des jardinières de fleurs qui ne purent jamais exister.. faute de crédits.
A la fin de l’exposition, on décida de la conserver et le bâtiment eut des devenirs divers : cours de tennis, entrepôts…
Au cours des années 60, vandalisé et sans entretien, le Palace était une authentique ruine.
En 64, démollition puis reconstruction à l’identique.
En 65, Frank Oppenheimer y installe son Exploratorium reconnu en 2005 comme premier musée scientifique du monde par ses pairs.Drôle de destin.

Sunday, January 01, 2006

Bonne année à tous et bon courage à ceux qui vont la démarrer avec de bonnes résolutions!
Ma bonne résolution est modeste, consulter de temps en temps le super site Watching America (revue de presse des journaux dans le monde avec les principaux articles qui concernent les Etats Unis) , pour sortir un peu du psychodrame permanent franco-américain. Je n'ai pas trouvé de site équivalent pour la France, quelqu'un a une idée?