Tuesday, February 28, 2006

Le temps de la Barbary Coast et des 49ers

Angle Sacramento et Montgomery Street.
C’est plus fort que moi, à chaque fois que je prends le bus ici pour remonter Sacramento street, j’essaie – en vain – d’imaginer le site tel qu’il était en 1847, au début de la ruée vers l'or quand Montgomery st. marquait le bord de la baie…. Maintenant, l'eau est 6 blocks plus loin.
En 1849, la population de la ville était passée de 800 à 100 000, presque uniquement des hommes, dans le croissant tourné vers la baie. San Francisco, c'était la Barbary Coast avec ses tripots, ses bordels, ses coupe-gorge et ses deux meurtres en moyenne par jour, décrite par Isabel Allende dans "La fille du destin" .
Des centaines de bateaux qui amenaient des candidats chercheurs d'or, ne repartaient pas faute de chargement et souvent d’équipage et bloquaient le port. Alors, l’administration de l’époque a pris les grands moyens : couler les bateaux, remblayer l’ensemble pour créer de nouveaux espaces sur la baie et déplacer la ligne de rivage…(cliquez sur ce site, puis en bas de la carte sur "Original Shoreline" et "Sunken ships").
Et quand on a foré le tunnel du BART pour atteindre East Bay un bon siècle plus tard, on a retrouvé les restes des bateaux. L'un d'eux était tellement gros qu'on a fait passer le tunnel au travers!
Les 49ers , comme on appelle les pionniers de cette époque, ont laissé leur nom à l’équipe de foot américain de la ville, sans doute à cause de l’image d’énergie et de conquête qu’ils évoquent.
On m’a dit qu’il existe un club très fermé des descendants en ligne directe des authentiques 49ers. Il est tellement fermé que je n’ai jamais pu en savoir davantage. Quelqu’un a des idées ?

Sunday, February 26, 2006

Les éléphants de mer sont à la plage

Enorme rencontre aujourd'hui du côté de Cambria, sur la plage, le long de la mythique Highway one vers le sud: une centaine d'éléphants de mer et de phoques, allongés au soleil, s'aspergeant de sable. Ils étaient très près du public et ne semblaient guère s'en soucier.
Je suis très impressionnée par le volume et la masse des "sea elephants" avec leur espèce de bec sur la face et leur feulement très caractéristique . On les dit très farouches, mais renseignements pris, c'est la saison des amours, seul moment de l'année où on peut les apercevoir sur la côte.
Je ne veux pas vanter mon coin, mais la faune sauvage toute proche est une caractéristique extraordinaire de cette région. A
insi au détour d'une balade, on peut voir tout près de la côte des loutres chahuteuses, ou les dauphins, mais surtout les phoques, les plus fréquents, vautrés paresseusement sur les rochers ou sur le sable.

Friday, February 24, 2006

Premier contact

Quand je ramène de l'aéroport des "p'tits nouveaux" venus de France, je les fais rentrer en ville par la 101. Après leurs onze heures de vol, ils se laissent brouetter sans réaction sur cette autoroute sans intérêt jusqu'au moment où, au détour du virage, le skyline apparaît. Et là, ils sont bluffés!

Thursday, February 23, 2006

Beaux..... comme des camions

Les camions de pompiers de San Francisco, je ne m’en lasse jamais. Ils sont rouges, ils sont rutilants… comme des camions de pompiers, mais surtout les plus grands ont un chauffeur à l’avant (normal!), et un autre à l'arrière pour l’essieu arrière. (oui, ils sont en liaison radio…) Ils semblent pliables lorsqu’ils passent dans les rues étroites de Chinatown.
Les Firefighters de San Francisco vous garantissent une intervention dans les 4 minutes après l’appel. Quand on voit qu'en fait les maisons sont construites en bois à cause du risque sismique, on se dit : " Il vaut mieux!…. "

Tuesday, February 21, 2006

Une autre approche de la Saint-Valentin

Sur les abris-bus de la ville.
14 février 2006 : c’est la date qu’a choisie le mouvement Catholics for a free Choice (cliquez) pour lancer sa campagne en faveur de l’utilisation du préservatif, dans trois villes des Etats-Unis, New-York et San Francisco, deux des villes les plus touchées par le SIDA dans le pays, et Washington DC, ville de décision.

Sunday, February 19, 2006

Gâtons-les

Les 120 000 chiens de San Francisco, sans compter les chats, les lapins nains, les cochons d’Inde, il faut les nourrir, les soigner, les sortir et… les habiller.
Comme pour les chères têtes blondes, on a le choix entre le petit commerce de quartier (souvent de qualité, toujours plus cher, comme cette pâtisserie spécialisée ou le commerce de grande surface. Et là, le champion toutes catégories, c’est Petsmart où vous trouverez tout, de la nourriture, aux accessoires et aux vêtements (la gamme est imbattable!), et même du mobilier.
Pour le chien et son maître, une série de huit cours avec cassette vidéo pour le dressage et la sociabilisation de l’animal. "Une bonne occasion pour se retrouver autour d’un objectif commun" (sic).
Pour éviter sans doute tout risque de procès, les mises en gardes ne manquent pas : "Attention ! la taille du jouet anti-allergique doit être supérieure au diamètre de la bouche de l’animal" (re-sic) .
Petsmart exploite tous les créneaux , immenses magasins et vente en ligne, et toutes les occasions du calendrier. La Saint-Valentin est l’un de ses grands moments. L’autre est Noël, avec ses cadeaux à nœud-nœud vert et rouge, sous emballage papier cristal et les photos de votre animal préféré avec le père Noël pour vos cartes de vœux.
Quand on aime , on ne compte pas !

Saturday, February 18, 2006

Adopt a drain

Jeudi dernier, selon un petit article du Chronicle, dix nouvelles personnes ont répondu à l'appel du directeur des travaux publics d'Oakland pour le projet "Adopt a drain" : il cherchait des volontaires pour l'entretien des bouches d'écoulements d'eau le long des trottoirs.
Voici le petit schéma explicite proposé par les communes du pourtour de la Baie de San Francisco à leurs administrés
(cliquez).
Pas besoin de connaître l’anglais pour comprendre qu’il y a deux systèmes de collectes des eaux, celui des eaux usées qui conduit aux égouts et aux stations d’épuration, et celui des eaux de ruissellement qui finissent dans la baie. Pas besoin d’une formation d’ingénieur pour voir que les grilles ont une importance clé dans le second système : si on y jette des produits polluants, ils finiront dans la baie ; une grille bouchée sera la cause d’inondations en surface.
D’où l’idée de créer un corps de bénévoles pour peindre des logos avec des pochoirs à proximité de ces grilles pour alerter le passant et surtout pour nettoyer les grilles (adopt a drain)
Un contrat est signé entre le bénévole qui s’engage à nettoyer certaines grilles sur un temps donné et la municipalité qui fournit formation et matériel (gilet de sécurité fluo, râteau, gants, petite pelle, sacs poubelle) . Certaines entreprises fournissent du matériel gratuitement aux communes.
Et ça marche : il n’y a plus d’inondations en cas d’orages. Le projet d’Oakland tourne, celui de Berkeley démarre, San Francisco monte le sien....
Personnellement, j'aime bien cette capacité d’engagement civique des Américains, mais quand je raconte ça aux Français - de - France, leurs réactions , tout comme pour le
NERT , sont souvent les mêmes : "-Travailler sans être payés ? La municipalité n’a qu’à…"
Alors ça m’énerve et je ne leur raconte plus rien!

Wednesday, February 15, 2006

La petite boulangerie de Pine street

Je m’étonne toujours que le DPT (le terrible Department of Parking and Traffic) n’ait pas détaché un interceptor en permancence sur Pine st. au coin de Fillmore. Sûr pourtant que le nombre de voitures en double position (… des Français pour la plupart !) une fois verbalisé, couvrirait largement le salaire du préposé aux amendes.
Tout cela pour une petite boulangerie bleue, avec souvent une camionnette 2CV (oui !) garée devant , où on trouve du VRAI pain, des gâteaux dignes d’une rustique patisserie de la campagne française, des macarons et… des madeleines.
La cerise sur le gâteau : le ou la petite stagiaire fraîchement arrivé(e) de l’hexagone (il y en a presque toujours) qui, radieux et soulagé, se précipite sur la voix qui parle français avant de prendre avec effort et application la sacro-sainte feuille de papier qui lui évitera de toucher le pain avec ses mains !
La rencontre des cultures….

Flash mob à plumes pour la Saint Valentin

Ah j'enrage j'enrage, j'ai raté le premier flash mob de San Francisco!
Hier soir à 6h au Ferry Building, alertés par internet, téléphone et bouche à oreille, un millier de personnes, oreiller sous le bras, se sont rassemblées pendant une demi-heure pour une gigantesque bataille de polochon. Sympa non?
Photo Ioerror

Monday, February 13, 2006

Ne l'appelez jamais Frisco

Quand Olivier Gochet a parlé de Frisco dans son article de Profil (samedi 4 février) , Herb Caen a dû, une fois de plus, se retourner dans sa tombe.
Le journaliste a été pendant des années le leader des "Friscophobes", soutenu par la quasi totalité de la population comme la propriétaire de cette laverie automatique située sur Hayes street .


Il y a quelques années, des jeunes qui dormaient sous un arbre à Berkeley se sont fait contrôler par la police : "Nous sommes de Frisco". Ils ont été immédiatement menottés!
Frisco, c'est le terme des touristes. Appeler San Francisco Frisco, disait-on, c'est comme appeler Rachmaninoff Rocky !
Pourtant des jeunes voix se font entendre pour défendre le terme de Frisco, déjà employé au temps de la ruée vers l'or, affirmant que le bannir, c'est une atteinte à la ..liberté.
Alors, Olivier, ne vous faites pas de souci. Vous étiez bel et bien à la pointe de la modernité!

Sunday, February 12, 2006

La parade du nouvel An Chinois (suite et fin)

Après une très belle journée, il a plu, tradition oblige, dans la soirée pour la parade chinoise, ce qui n'a pas empêché 250 000 personnes d'y assister.
Falung Gong n'a pas été autorisé à défiler. (cliquez, article du SF Chronicle ce matin)

Saturday, February 11, 2006

Les escaliers de Vallejo street

Temps splendide sur San Francisco ce samedi. Le quartier italien déploie ses tables de restaurants au soleil sur Columbus, les rues sont bondées, on se croirait au printemps! Le marché chinois sur Stockton tout proche est très animé; dans quelques heures ce sera la parade du nouvel an chinois.
Au dessus, se trouve le Coolbrith Park dédié à Ina Coolbrith, dans le beau quartier de Russian Hill. Cette poétesse et écrivain, que Jack London appelait "sa mère littéraire" résida ici.
Pour accéder à ce parc, il suffit de suivre Vallejo street au pied du quartier italien: la rue devient une volée d'escaliers (... un peu raides!) environnés de végétation. Une fois là-haut, la vue est tout simplement époustouflante, et le jardin avec ses bancs de bois face au panorama, un havre de paix aprés le tintamarre coloré des rues en contrebas. Une autre volée de marche plus haut, la vue s'élargit encore sur la baie.

Friday, February 10, 2006

Be my Valentine! ouaf ouaf!

On dit souvent qu'il n'y a pas mieux pour engager la conversation dans la rue qu'être accompagné d'un chien, ou avec un bébé dans une poussette.
Ici c'est très vrai aussi, mais il suffit de se promener dans les rues pour constater que les chiens sont beaucoup plus nombreux :
il y a 120 000 chiens pour 110 000 enfants dans San Francisco!
Et bien entendu, tout est prévu pour eux, comme un membre à part entière de la famille.
Mais, causons actualité, si vous ne voulez pas que votre petit compagnon à quatre pattes soit frustré, il est grand temps de lui choisir et de lui envoyer une carte pour la Saint Valentin!

Wednesday, February 08, 2006

La parade fameuse du Nouvel An Chinois

La fête bat son plein dans Chinatown et chaque club de jeunes chinois envoie ses dragons virevolter devant les boutiques pour obtenir de l’argent. La grande parade clôturera le tout samedi.
C’est la plus importante des Etats-Unis (plusieurs milliers de participants), mais comme les premiers Chinois sont arrivés il y a un siècle et demi, la parade s’est un peu (beaucoup) américanisée avec le temps. Chaque année, on y retrouve une reine de la parade, le char de la Wells Fargo et de celui de la Bank of America, les fanfares des universités de Berkeley et de Stanford , la’ Chinese American school’ à côté des écoles chinoises et, pour finir, le dragon de plusieurs dizaines de mètres sponsorisé par le Chronicle…. Pas très authentique, tout ça ! De plus, le défilé se déroule généralement sous une pluie battante car, tous les San franciscains vous le diront, il pleut toujours pour la parade du nouvel an Chinois.
Cette année, soleil ou pas, j’ai décidé que je n’irai pas.

Falun Gong: défilera défilera pas ?

En fait, cette année, l’intérêt de la parade chinoise, réside dans une question : Falun Gong y participera-t-il ?
Qui est Falun Gong ?
Le mouvement (sans doute 70 millions de membres en Chine, 30 millions dans le monde) se définit lui-même comme un groupe pratiquant une méthode de Qi Gong (littéralement, exercices sur le souffle vital) profondément ancrée dans la tradition chinoise, visant à l'identification graduelle au principe universel de "Vérité, Bienveillance, Tolérance ".
A San Francisco, on les connaît bien, un groupe " médite " en permanence devant le consulat de Chine pour dénoncer les atteintes aux droits de l'homme perpétrées par Pékin.
En France, Falun Gong est souvent considéré comme une secte, mais ne figure pas sur la liste des sectes établie par la commission parlementaire.
En Chine, c’est un ennemi politique du régime (violemment réprimé avec plusieurs centaines de morts). Faites vous une opinion!
C’est encore pour défendre la cause des Droits de l’Homme en Chine que Falun Gong participe à de nombreuses parades (par exemple pour la Saint-Patrick photo ci- dessous) et veut se joindre à la parade du Nouvel An chinois, sachant que plus d’un million de personnes la regarderont sur place ou à la télé. Une belle vitrine.
Mais la Chambre de Commerce chinoise qui organise l’événement refuse cette participation qu’elle juge politique et les coups volent bas de tous les côtés. De larges pubs publiées dans le Chronicle et dans des journaux chinois affirment qu’il s’agit d’un mouvement homophobe… Le bureau des supervisors de la ville soutient la participation de Falun Gong et un de ses membres a proposé de supprimer les 77 000 $ de subvention de la ville en cas d’interdiction.
Le consulat de Chine a immédiatement fait savoir qu'une telle attitude serait très préjudiciable aux relations Chine-Etats-Unis...
Les Falun Gong ont été interdits dans de nombreuses parades dans le pays cette année ; ils ont défilé à San José à 80 km au Sud la semaine dernière.
Et à San Francisco ?…. Attendons samedi.

Monday, February 06, 2006

La marina en sursis?

Cet ensemble coquet de maisons au bord du port de plaisance de San Francisco, il est bien tentant d'y habiter..
Mais attention, tous les " anciens " vous le diront , c’est un coin à éviter. Il est " shaky ". Ce n’est pas un gros mot, ça veut seulement dire qu’il est très vulnérable en cas de tremblement de terre parce qu'il a été construit sur les gravas de celui de 1906.
Non, ce n’est pas de la superstition, c'est de la physique : en cas de secousse, ces terrains mal stabilisés se liquéfient et les maisons s’enfoncent….
Le tremblement de terre de 1989 en a donné une bonne démonstration. Si vous voulez vous faire peur... jetez donc un coup d'œil!! (vous cliquez sur chacun des mots en couleur)

San Francisco ville européenne?

Olivier Gochet m'a donné carte blanche aujourd'hui sur Profil.

Saturday, February 04, 2006

Le conteur de la blogosphère

Olivier Gochet m'a invitée aujourd'hui, demain et lundi sur Profil, dans la rubrique blog du journal 'le Monde' en ligne.
Est-il journaliste? conteur? photographe? En tout cas un homme de communication, expatrié lui aussi. Il reste discret sur lui même, mais ses portraits de blogueur le révèlent au jour le jour. Ses interviews sont chaleureuses, originales, respectueuses.
Venez me rendre visite sur son blog, et prenez le temps de découvrir ses autres invités, il y a des personnes intéressantes à rencontrer .
Photo Olivier Gochet

Friday, February 03, 2006

Les travailleurs d'un jour

Ces hommes qui attendent sur le trottoir tout le jour un employeur éventuel qui viendra les embaucher pour une journée, ce sont les day laborers ; ils s'alignent sur 12 blocks le long du Cesare Chavez Bd (on ne peut rêver d'un endroit plus symbolique!).
Ce sont des Mexicains sans papier, le plus souvent métis. Ils sont aidés par le SF Day Labor Program gràce auquel ils peuvent entre autres exiger un salaire minimum de 10$ de l'heure.
Il y a quelques années, on estimait à 10 000 le nombre de latinos sans papier à San Francisco. Mais ce qu'on appelle ici "le market of day laborers" est un bon baromètre du flux migratoire et leur nombre s'est considérablement accru.
Les derniers arrivés sont souvent des indiens du Sud du Mexique, la région la plus pauvre. Ils ont créé une sorte de "marché parallèle" sur la 26th street et Folstom. Restant groupés en fonction de leur village d'origine, sans structure d'ensemble, ils acceptent des salaires de 8$, inférieurs au salaire minimum à SF, ce qui inquiète ceux de Cesar Chavez.

Thursday, February 02, 2006

Harry street

San Francisco ne montre certains de ses visages inconnus et envoûtants qu’au promeneur qui prend le temps de parcourir ses collines à pied. Certaines rues ainsi se finissent par des escaliers, et les jolies maisons cachées dans la végétation n'ont pas d'autre accès que ces marches de bois. Vue magnifique, végétation luxuriante, paix assurée, mais... galère garantie pour monter les sacs du marché!